Mon actualité d'auteur, mes textes, mes coups de coeur, mes coups de gueule, tout ce que j'aurai plaisir à vous faire partager !
Et en cadeau, un petit texte qui m'a permis de déverser ma bile en exprimant tout le mal que je pensais d'un certain acteur...
Grosse déception
Trois heures et demie ? Putain, ce que j’ai pioncé ! Faut dire que ma petite fête d’hier soir entre voisins ou plutôt entre potes délocalisés s’est pas mal prolongée. On a bien mangé, on a bien bu, j’ai la peau du ventre bien… Ben non, justement, mon estomac hurle famine. J’y peux rien, j’ai pas de fond. Sus au frigo !
Quoi ? Rien qu’un pot de crème fraîche ? J’avais pourtant fait des courses… Et les restes du banquet d’hier, ils sont où ? Merde, j’étais tellement bourré que j’ai pas dû penser à les mettre au frais. Voyons voir la table de la salle à manger.
Sacré foutoir ! C’est pas possible, non seulement ils ont descendu toutes les bouteilles mais ils m’ont laissé que dalle à grailler : ça commence par faire la fine bouche, les richards, et ça se remplit la panse comme pas un !
Pas question d’aller au restau : faudrait que je prenne une douche, que je me donne un coup de peigne et que je m’habille. Et paraît que tout est fermé dans ce bled le dimanche.
Bon, voilà du pain de mie, pas trop sec, je vais bien trouver de quoi l’accompagner. Si c’est pas malheureux…. De quoi j’ai l’air maintenant, installé devant ma télé que je regarde même pas, avec mon fichu plateau-repas sur les genoux ? Menu du jour, sans rigoler… En entrée, trois tomates cerises, trois — m’en faudrait une livre pour me caler —, une tartine de mayo et un centimètre de foie gras qui a noirci pendant la nuit. En légumes : trois asperges, un fond d’artichaut et deux morilles, froids évidemment. J’ai les crocs, pas le temps de réchauffer. Pour la viande, c’est le pompon, un os de chapon à ronger, et tant pis si un de mes invités y a mis les crocs avant moi. Quant à mon civet de sanglier, les morfales, ils sont tombés dessus à bras raccourcis. Tout ce que je peux faire, c’est tartiner de la sauce au vin sur mon pain de mie. Fromage, n’en parlons pas : quelques croûtes qui étoufferaient même pas une souris. Pas plus de chance en matière de dessert : une demi-part de bûche au chocolat complètement écrasée (fait trop chaud dans cette pièce) et un fond de confiture de figues. Un cadeau, entre autres, des Auchan, la confiture, mais c’est pas ce qui reste que va m’écœurer ou me faire… enfin je vous passe la suite… Les L.V.M.H, eux, m’ont offert un portefeuille, la classe, mais je me vois pas becqueter du cuir. Et le bourgmestre, le blondinet décoloré, il avait pas l’air fin avec sa livre de pralines… D’autant que les bonnes femmes, tout en discutant chiffons, elles ont boulotté tout le sac. Enfin à part deux. Va pour deux pralines. M’a pas fallu plus de cinq minutes pour descendre le tout, arrosé par deux bouteilles de ma réserve de Bordeaux, fallait bien ça. Mais bon dieu, comment je vais tenir jusqu’à demain ?
Ce que je me sens con, presque autant que le jour où j’ai fait ma déclaration d’amour à Niko au meeting de Villepinte, enfin pas le jour même, le lendemain seulement quand j’ai eu dessaoulé.
Putain, ça fait même pas huit jours que j’ai déménagé et voilà à quoi j’en suis réduit ! A tirer la langue devant un repas ridicule, minable, oui minable, qui mérite même pas le nom de repas ! J’enrage. De là à ce que je repasse la frontière dans l’autre sens, y a pas loin, foi de Gégé !
Evidemment, Gégé s'est surpassé depuis avec son éloge de la démocratie russe, mais je baisse les bras. Quelques lignes de plus? Ce serait lui faire trop d'honneur!
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